5. Le donjon d'Avranches suite à son effondrement
Notre édifice, au début du XIXe siècle, est dans un bien curieux état. Beaucoup de conditions sont déjà réunies pour qu'en 1883 il s'effondre: l'installation du télégraphe Chappe et l'infiltration des eaux de pluie dans les maçonneries sont sans doute les causes majeures de cette catastrophe. En 1848, le percement de la rue Neuve d'Office provoque des dégâts irréparables.
Enfin des habitations sont venues s'adosser aux murailles médiévales; le propriétaire de l'une d'elle annexe une modeste salle voûtée interne au donjon; ce voisin a dû utiliser une ouverture médiévale, dans la paroi, pour s'arroger cet espace. Cependant il n'a aucune idée de l'incroyable volume de remblai compris, au-dessus de lui, entre "son réduit" et les télégraphistes.
Le 23 février 1883, c'est la rupture de cette voûte qui est à l'origine de la destruction de l'édifice. La presse relate longuement l'évèment.
Quoi qu'il en soit, le donjon est à terre. Cependant, et c'est paradoxal, les riverains ont eu à ce moment précis, sous leurs yeux malheureusement non avertis, un véritable "écorché" du bâtiment. En fait, seuls deux pans de murs se sont détachés et les entrailles de l'édifice sont alors visibles. Un photographe avisé, nommé Hodiesne, va immortaliser les ruines. Aujourd'hui, la bibliothèque d'Avranches conserve, par chance, trois clichés essentiels, dont deux véritablement inédits, qui nous permettent de mieux comprendre le donjon d'Avranches.
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